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ANAMOUR

Extrait 

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Ce serait un poème triste


Ce serait un poème triste
Il n’embrasserait point de rimes
Les mots tomberaient, tranchants comme des couperets
Il s’agirait de peine, d’un léger bris d’être
Les gestes, les sourires masqueraient la déchirure
Poindraient un silence à la pointe du duel
Une note d’innocence perdue
Parfois même un accent de gaîté.
On n’y dirait rien de l’obscur du doute,
De l’amont des larmes
Encore moins de ta main retirée.
Il ne serait question que d’un espoir enfui.
Y surgirait seul un fou courant à la jetée des rêves
Entravé par l’infini de sa propre nuit
Puisque, oui, le Temps a gagné
Qu’il s’est imposé à la force de sa seule trace
– Griffures cendrées du passé –
Comment dire cette souffrance sans nom :
La poignée distendue du bonheur
L’orgueil blessé du destin
Ou le noir horizon des années perdues ?
L’ Anamour, peut-être…
Mais le refrain de ton parfum sur ma nuque
Fuyant aussitôt qu’apparu
La couronne tressée de regards
L’essence d’un instant volé
Diraient tout le don de la brûlure
La caresse tendre-amère d’une seconde de vivre
La source des joies taries
Et l’envoûtement, ami autrefois.
Un pacte calciné de désirs
Tendres, insouciants, frivoles et sincères
Fugacement gravé à cette roche pure.
Ce serait un poème triste
Mais nul pour le voir, le sentir, l’entendre
Loin de la grandiloquence des feux de ciel
Des complaintes d’un cœur souffleté.
Point de pleurs étouffés
De sonnets pour implorer les Grâces
De corolles expressives.
Rien qu’un poème triste
Où seule ma main tremblerait…

 

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